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A travers les yeux de Pierre....

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Poussé par la curiosité d’apprendre comment cultiver des légumes, qui composent les délicieux plats que ma mère a plaisir à cuisiner et, que nous tentons en vain de faire pousser dans notre modeste jardin, j’ai cherché à intégrer une ferme pratiquant le maraîchage biologique durant deux semaines dans le cadre d’un wooffing. C’est Olivier Lavernhe, ancien chef d’établissement reconverti en maraîcher passé sa cinquantaine, qui m’a ouvert les portes de sa micro ferme Le Rocher, à Miélan dans le sud du Gers, dont il a fait démarrer l’activité il y a tout juste deux ans.

Sur un terrain d’un hectare, ce bon vivant aux qualités profondément humaines et éducatives expérimente aujourd’hui le maraîchage biologique suivant les principes de la permaculture s’inspirant de la nature pour le développement de ses cultures. Avec un poulailler, deux boucs, quelques ruches et des rangés de légumes développées sur trois serres et dans des champs en agroforesterie, l’ennui n’a pas sa place à la ferme et les tâches y sont variés.

Après un réveil matinale orchestré par le chant du coq et un petit déjeuner à base de tartine de miel ou de jaune d’œufs de la ferme, nos journées commençaient par l’entretien et le ravitaillement en nourriture issu de nos déchets alimentaires de la veille du poulailler vers 7h30 pour profiter de la fraîcheur du matin qui était souvent chassé ensuite par un soleil gersois assidu en ce mois de Juillet 2022.  Les poules produisaient deux à trois œufs quotidiennement ainsi que des excréments servant d’engrais naturel aux plants de légumes que nous allions entretenir dans les serres puis dans les champs dans la suite de la matinée. Eclaircir, traiter, arroser, planter, cueillir, tutorer des plants de légumes étaient l’ensemble des verbes qui caractérisait nos activités en milieu de matinée et sur lequel est bâtit le métier de maraîcher. Le midi laissait place à un repas roboratif à base de légumes de saison et de la ferme comme des courgettes dont la forme était impropre à la vente mais goûtues, et accompagnées de protéines tels que des pâtes en salade ou une omelette, suivi d’une sieste qui rechargeait nos batteries. Dans l’après-midi, marqué par des températures estivales tutoyant les 30 degrés Celsius, était privilégié des activités plus ombragées comme du nettoyage de cadres de ruches, de l’arrosage de plants ou de la création de semis bien que mère nature nous poussait souvent à aller cueillir sous son soleil de plomb des légumes qu’elle avait fait arriver à maturité comme des pommes de terre ou des tomates cerises. En soirée, des discussions sur les choses de la vie, autour d’un apéritif de terroir faisant office de repas, venaient apaiser les cœurs que le travail de la terre avait fait battre tout au long de cette journée typique de la vie d’un maraîcher. 

 

Pierre Jutard, Woofeur du 5 au 20 Juillet 2022

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